Mon travail a été décrit comme beaucoup de choses : surréaliste, expressionniste et évocatrice. J’ai aussi entendu du primitivisme, de l’étranger et du « sombre ». Mais, si je pouvais choisir un seul mot pour décrire mon travail, ce serait survie. Je me rends compte que cela ne décrit ni la technique ni l’esthétique, mais cela résume l’élan derrière près de deux décennies de peintures à l’huile contemporaines. Certaines de ces pièces sont des soumissions impulsives aux caprices des muses, tandis que d’autres sont riches en symbolisme et fabriquées avec une métaphore intentionnelle. En tant que survivante d’un traumatisme et personne aux prises avec des problèmes de santé mentale, mon travail a agi comme une forme d’évasion et d’autothérapie, reflétant le monde intérieur de mon voyage au fil des ans, rendant ainsi visible l’invisible, dans le but de créer une connexion et un sentiment d’appartenance avec les autres, et d’agir comme un catalyseur de communication.

Quand je repense à mes premières peintures, je vois une série d’autoportraits involontaires; femmes mélancoliques avec des expressions de détachement, d’anxiété ou de désir. Ils sont généralement dans des endroits fantastiques et souvent entourés d’images telles que des toiles d’araignées, des masques, des cages, des arbres formant des motifs comme du verre brisé et d’autres éléments qui suggèrent un état d’esprit dissociatif. Il y a une obscurité à eux, malgré des palettes colorées et des papillons fantaisistes. Ces belles créatures dans mes premières œuvres étaient censées symboliser monarch Programming, une méthode de contrôle mental théorisée pour être la continuation du projet MK Ultra, un sujet qui m’obsédait alors que je luttais pour ramasser les morceaux de mon sens fracturé de moi-même.

Au fur et à mesure que je comprenais l’impact des événements auxquels j’avais survécu, j’ai commencé à reconnecter les fils, à déprogrammer des schémas de pensée malsains et à lire entre les lignes de dialogue abusif. C’est alors que j’ai peint « Phoenix », la majestueuse créature mythique qui renaît de ses cendres, et « La Loba », la femme des légendes anciennes qui chante sur les os de loup jusqu’à ce qu’ils reviennent à la vie. Les papillons ont continué d’être une représentation répandue dans mon inventaire, mais avec un symbolisme renouvelé: métamorphose; renaissance. Ce thème se répétait dans les racines, les os et diverses créatures ailées; une tentative subconsciente de manifester ma propre transformation par la visualisation. J’ai plongé plus profondément dans les études de psychologie et de théologie, troquant un intérêt pour les « théories du complot » contre un intérêt pour les neurosciences et la spiritualité. J’ai voyagé à travers la thérapie, la pratique régulière de la méditation et divers efforts de bien-être, certains plus conventionnels que d’autres. J’ai dévoré l’information, m’y accrochant pour survivre et régurgitant de nouvelles révélations en chansons et en images. Mon pinceau a évolué de lignes serrées et contrôlées à un style qui repose davantage sur la foi en mes instincts intuitifs.

Mon nouveau corpus de travail est centré sur le renouveau et la communication. Les figures fleurissent et parlent avec leurs mains. Certains tiennent des outils d’écriture et portent des couronnes divines de perspicacité, d’autres interagissent avec les animaux. Des plantes lâches et des paysages éclatés s’unissent pour former leur corps, créant un sentiment de connectivité au monde qui nous entoure tout en célébrant la beauté de ses cycles et de ses saisons, à la fois littéralement et métaphoriquement en nous-mêmes. Ces pièces rendent également hommage à ceux qui ont eu le courage, pris le temps et fait les sacrifices pour communiquer leurs propres histoires et connaissances afin qu’ils puissent voyager dans le temps et l’espace pour aider des gens comme moi à survivre et, éventuellement, à prospérer.

My work has been described as many things: surreal, expressionist, and evocative. I’ve also heard primitivism, outsider, and “dark.” But, if I could choose only one word to describe my work, it would be survival. I realize this describes neither technique nor aesthetics, but it does sum up the impetus behind nearly two decades of contemporary oil paintings. Some of these pieces are impulsive submissions to the whims of the muses, while others are rich in symbolism and crafted with intentional metaphor. As a trauma survivor and someone who struggles with mental health, my work has acted as a form of both escapism and self-therapy, reflecting the inner world of my journey over the years, thus making the invisible visible, with aims to create connection and a sense of belonging with others, and act as a catalyst for communication.

When I look back at my earliest paintings, I see a series of unintentional self-portraits; melancholy women with expressions of detachment, anxiety, or longing. They are usually in fantastical places and often surrounded with imagery such as spider webs, masks, cages, trees forming patterns like shattered glass, and other elements that suggest a dissociative state of mind. There is a darkness to them, despite colorful palettes and whimsically rendered butterflies. These beautiful creatures in my early works were meant to symbolize Monarch Programming, a method of mind control theorized to be the continuation of project MK Ultra, a subject I had become obsessed with as I struggled to pick up the pieces of my fractured sense of self.

As I grew to understand the impact of the events I had survived, I began to reconnect wires, deprogram unhealthy thinking patterns, and read between the lines of abusive dialogue. It was then that I painted “Phoenix,” the majestic mythical creature who rises from the ashes, and “La Loba,” the woman of ancient legends who sings over wolf bones until they rattle back to life. Butterflies continued to be a prevalent depiction across my inventory, but with renewed symbolism: metamorphosis; rebirth. This theme repeated itself in roots, bones, and various winged creatures; a subconscious attempt to manifest my own transformation through visualization. I dove deeper into studies of psychology and theology, trading out an interest in ‘conspiracy theories’ for one of neuroscience and spirituality. I journeyed through therapy, regular meditation practice, and various wellness efforts, some more conventional than others. I devoured information, clinging to it for survival and regurgitating new revelations into songs and images. My brushwork evolved from tight, controlled lines into a style that relies more on faith in my intuitive instincts.

My newest body of work centers around renewal and communication. Figures bloom and speak with their hands. Some hold writing tools and wear divine crowns of insight, others interact with animals. Loosely rendered botanicals and splintered landscapes unite to form their bodies, creating a sense of connectivity to the world around us while celebrating the beauty of its cycles and seasons, both literally and metaphorically within ourselves. These pieces also pay tribute to those who’ve had the courage, taken the time, and made the sacrifices to communicate their own stories and knowledge so they might travel through time and space to help people like myself survive, and eventually, thrive.